3 déc. 2012

Panne du 29 novembre

Profitant de mon jeudi après-midi de congé et que le temps soit devenu un peu plus clément, entendez par là qu’il ne tombe plus des trombes d’eau, j’en profite pour faire quelques courses en France voisine.

Je passe la frontière pour me rendre dans un supermarché proche d’Annemasse et une fois que je suis au milieu de rien, mon câble d’accélérateur de scooter lâche…. L
Il y a bien sûr une bonne bise qui sévit et dans la foulée une petite pluie fine et glaciale s’est remise à tomber L

J’appelle le Touring Club Suisse (TCS), LA centrale de dépannage en Suisse, en espérant qu’ils ne me laisseront pas en rade parce que je suis en France…
La dame est charmante, mais me signale tout de même que c’est plus compliqué, et que le mieux serait que je pousse mon scooter jusqu’à la frontière Suisse. Environ 150 kilos, je n’y songe même pas…
Finalement elle me rappelle, m’informe qu’il y a environ une heure d’attente, mais que l’on va venir à mon secours. Toute guillerette j’indique ma position et prends mon mal en patience.
Je ne suis pas énervée du tout je me dis bien que mon après-midi est perdue, mais c’est comme çà.

Et là je découvre un petit salon de thé, juste à côté dans un renfoncement et caché par une voiture malade elle aussi, sur un cric, avec une roue en moins… C’est la journée !
Je le dis toujours : je suis une chanceuse. L’endroit est bien chauffé, le patron (le médecin de la voiture) est souriant, accueillant….et on se raconte nos misères de véhicules en passant…

Marrant ce salon de thé, ce ne sont que des hommes qui viennent là. Ils ont tous un sourire bienveillant pour la pauvre dame qui est en panne.
Le dépanneur arrive enfin. J’accours pour lui donner mes clés. Et là il me cueille par un :
-         « Bonjour ! Ne courez pas ! Comment allez-vous ? » avec la main tendue et un grand sourire.
-         « Très bien, merci et vous ? »
Et je pense au Québec où c’est toujours ainsi que deux personnes qui se rencontrent entrent en matière. Du coup je suis aussi souriante et de bonne humeur.
Cet homme complaisant m’a chauffé le camion pensant que je serai frigorifiée et me propose de m’installer tout de suite pendant qu’il charge le scooter.
Ensuite après m’avoir demandé à quel garage déposer le « blessé », nous papotons. 
Il doit s’arrêter à Etrembières pour prendre de l’essence, je n’ose lui dire que j’en profiterais bien pour faire mes courses à la Migros J….
M’explique qu’ils ne sont qu’une petite entreprise agréée par le TCS et comment elle fonctionne. Très intéressant. Nous arrivons au garage après que je lui ai fait éviter les embouteillages genevois, du CEVA et autres….
Je le remercie chaleureusement et lui laisse une « bonne-main » comme on dit en Suisse….

Cinq minutes plus tard, alors que je prends rendez-vous avec le mécanicien, je reçois un SMS de « David le dépanneur » qui me remercie de ma gentillesse, mon sourire et ma bonne humeur J
Trop joli ! Mais quelle bonne journée !

19 nov. 2012

Les Cascades

Ben oui, j'ai du retard !
Des fêtes de famille sont venues s'intercaler et j'ai laissé le blog de côté. C'est moche ! Moche, moche, moche....
Alors tant pis, je me lance et vous raconte la dernière sortie que nous avons faite le 3 novembre :

Il faut se dérouiller les jambes, j’ai un peu trop tendance à vouloir faire la marmotte. En gros j’aimerais hiberner jusqu’au mois d’avril, tellement je suis fatiguée sous les stratus genevois….

Réveillée tôt, je prépare la gamelle de Chanel, puis notre petit déjeuner.
Il fait beau, juste quelques nuages. Les sacs sont vite préparés et départ avec Chloro jusqu’au Gite du Prilett.

Brrr ! Il fait toujours très froid dans ce coin : un vrai congélateur. J’essaie de proposer un café avant de partir. J’essaie tous les trucs pour rester au chaud. C’est non  et c’est sans appel !

Il n’y a pas beaucoup de neige, mais elle a gelé. On glisse un peu. J’ai froid.
Nous suivons le bas de la piste sur le côté.


Franchement je n’ai pas d’enthousiasme, il y a plein de traces de lugeurs et de marcheurs, ça ne m’emballe pas. J’aime bien être la première à laisser mes empreintes dans la neige.
On s’élève peu à peu. Le torrent est partiellement gelé. C’est très beau.
On se fait dépasser par un jeune Anglais, plein d’entrain.
C’a m’énerve, je n’aime pas me sentir à la traîne.


Nous avons décidé d’aller jusqu’à l’Hôtel Weisshorn et de casser une petite graine vers la comète de Halley…
Autant vous le dire tout de suite, nous n’irons pas jusque-là. Pas le goût. C’est une journée sans. Il faut parfois savoir renoncer.
En haut des cascades, nous grignotons du lard séché. Un peu requinquée, nous débouchons vers le replat qui rejoint le sentier des Planètes.


La neige est intacte, scintillante. Elle appelle mes pas. Je suis complètement revigorée. Nous prenons le petit passage d’été que nous connaissons bien et qui serpente entre les myrtilles. Nous nous enfonçons jusqu’à mi-mollets.




C’est magnifique ! J’aime la montagne sauvage, sans bruit, avec des animaux qui osent passer vers nous. Nous n’en verrons aucun. En revanche des promeneurs seront surpris de nous trouver ici.











Je redescendrai seule par ce passage, le Loup ayant mal au genou.



Et le rejoindrai plus loin...


Le retour se fera par le sentier habituel, plus long mais moins casse-gueule...
Avec un beau tapis d'aiguilles de mélèzes et des traces de lièvre.




31 oct. 2012

Cabane Moiry et montée au col (25 et 26 octobre 2012)

Les dernières belles journées d’automne sont annoncées avant une grosse dégradation de la météo. Nous décidons avec Jujunette de monter une dernière fois à Moiry avant que la route ne soit fermée pour l’hiver.

Tout le nécessaire est prêt pour passer la nuit là-haut, la cabane n’étant plus gardiennée. J’ai très envie d’emmener ma couette…Mais au vu du poids de mon sac, j’abandonnerai vite ce projet.

Nos baudriers étant à Genève, l'escalade du Pigne de la Lé est écartée, en revanche nous pourrons monter au col si les conditions le permettent.

Il fait un temps magnifique, chaud, ciel très bleu. Comme c’est une grosse période de vacances scolaires nous craignons qu’il y ait du monde à la cabane. Et vu le nombre de voitures au parking, j’ai presqu’envie d’abandonner et de rentrer au chalet. Heureusement le Loup n’en démord pas.
La montée se fait facilement jusqu’au passage resserré et plus raide, traversé par de l’eau. Tout est gelé.  Mais ça se passe  bien.
Et ….surprise : nous sommes seuls ! Génial !

Nous nous affairons tout de suite. Ouvrir les volets.



Puis le Loup fait du feu et moi je suis de corvée d’eau. Je remplis des marmites de neige propre, il n’y a pas d’eau courante là-haut.



Je fais beaucoup d’aller venue, une marmite de neige ça ne fait qu’une petite quantité d’eau une fois fondue.
Il fait encore jour et j’en profite pour me balader autour de la cabane. J’observe les alentours et ceux qui font des exercices sur le glacier.


















On se fait un petit apéro charcuterie et thé, remplissons le livre de cabane et prenons un bulletin de versement pour nous acquitter de notre nuitée de CHF 23,50 chacun.
Puis mettons les magnifiques pantoufles mises à notre disposition pour monter dans les dortoirs. Choisissons nos couchettes et les préparons.



Nous restons longtemps sur la terrasse, le paysage est tellement beau.

La préparation du repas mobilise le Loup à l’intérieur, je retourne dehors et ai la mauvaise surprise de voir un type sur la terrasse. A cette heure-là, il va rester c’est sûr. On se salue.
Je rentre prévenir le Loup.
Le type rentre aussi. Marmonne un vague bonjour, puis s’installe en nous tournant le dos. Génial !
Le Loup fait une tentative de discussion et lui propose de l’eau chaude, l’Autre répond à peine.
Super ! On va passer la soirée avec un type gai comme un furoncle…

Nos soupes et nos röstis sont prêts. Délicieux. Malgré l’ambiance un peu plombée, nous sommes bien. Je n’ai pas pris de lecture et le regrette, alors je lis tous les vieux journaux qui servent  à l’allumage du feu.

Finalement l’Autre nous demande s’il peut faire ses spaghettis. Ben oui  ! Et là miracle, il parle un peu. Nous dit qu’il est enseignant à Sion et que chaque fois qu’il en a l’occasion il vient en montagne. Il veut faire le Pigne de la Lé le lendemain.
Nous ressortons admirer la lune au-dessus du Pigne qui éclaire le glacier. Moment merveilleux.


A 20h00 nous nous sommes brossé les dents et montons nous coucher.
Le loup s’endort rapidement. Moi j’ai froid. Je suis tout habillée sous mes couvertures et je n’arrive pas à me réchauffer. Finalement je mettrais le bonnet en polaire de Papa en le rabattant sur mes yeux et là je fais ma nuit jusqu’à 8h30 le lendemain….

L’Autre est déjà parti.
Petit déjeuner pris, très simple : thé, Blévita et fromage.


Nous allégeons nos sacs et démarrons. Nos chevilles sont mises à rude épreuve. Croisons l’Autre qui revient de son Pigne, échangeons deux mots, finalement il doit être plus timide que désagréable, et poursuivons. J’entends du bruit. Deux chamois broutent les rares herbes…
Petit arrêt grains-grains et thé. J’ai trop chaud.  Deux marcheurs passent dans un cliquetis de bâtons.
Poursuivons en nous méfiant de la neige glacée et parvenons au col.



Fait pas chaud. Les deux marcheurs ont commencé la montée du Pigne.
Le temps change. Le Loup donne le signal du départ. Il neigeote. J’entends du bruit, mais ne voit rien. C’est mon Loup qui dénichera les 3 chamois qui remontent vers le col.
A  la cabane un couple d’Allemands est là. L’Autre a déjà repris ses affaires et est redescendu. Il ne s’est pas inscrit dans le livre de cabane. Pour un instituteur, c’est moche de ne pas s’acquitter de sa nuitée…. Pour n’importe qui d’ailleurs. Je suis déçue. Le Loup plus philosophe n’est pas étonné.
Nous mangerons et nettoierons bien tout ce que nous avons utilisé, fermerons les volets et départ. Le brouillard est là, la neige aussi. A un moment je vois un truc blanc qui saute en courant : une petite hermine en parure d’hiver avec le bout de la queue noire. Nous avons toujours de la chance, nous sommes toujours au bon endroit au bon moment.
Le reste se fera rapidement, les passages raides de glace sont bien évités par le Loup.
Chloro nous attend. Un arrêt café-pâtisserie au café des Alpes à Vissoie et rentrons chez nous.
Nous avons les jambes lourdes, une bonne douche et je me précipite sur Chanel pour lui donner son médoc. Part au jardin pas contente Chanelou, toute grinchonnette.  






30 oct. 2012

Chandolin (24 octobre 2012)

Le lendemain on est fourbu ! Nous avions envisagé de nous rendre à la cabane Moiry, mais comme le soir notre ami et voisin Dominique se produit avec son groupe de jazz, nous changeons notre programme. Et pour se reposer un peu le Loup propose la via ferrata de Grimentz. Bonne idée ! Vite abandonnée, les baudriers sont restés à Genève….

Allons reprendre le funiculaire jusqu’à Tignousa en passant devant le vieil hôtel du Cervin.



Ce sera une journée plan-plan, rien de rare. Et si le paysage est  toujours aussi coloré, il est moins sauvage.

Le Wildhorn et son glacier



La fin se fera dans la douleur pour le Loup. La descente rapide de hier lui a provoqué une tendinite :-((




Enfin Chandolin.....




Et nous reviendrons en car postal jusqu’à St-Luc.

Une bonne douche et nous rejoignons le Gîte du Prilett (http://www.prilet.ch/) pour « l’Aubade de Jazz » par le « Evergreen Quartett » qui nous a régalé d’un middle jazz avec Dominique Baer au piano, Claude Baumgarten à la bass, François Boudry à la trompette et  Mario Schneeberger au saxophone.




La soirée fut mémorable.

28 oct. 2012

Première neige

La météo n’a pas menti : il a neigé J
Nous nous sommes réveillés sous 15 centimètres de neige, légère, une merveille… Et ça continue J



Chanel a trouvé cela très moyen, son herbe à chat a disparu ! Elle reste bien au chaud avec Jujunette.


Heureusement nous avons pu mettre les plantes à l’abri et le chalet est prêt pour l’hiver.



27 oct. 2012

Tignousa – Zinal (23 octobre 2012).

Ne sommes montés que dimanche soir à St-Luc et nous avons opté pour une marche relativement longue, sans difficulté, mais avec une immense descente : le dernier bout de la mythique course à pied Sierre-Zinal, aussi appelée la course des cinq 4000 !

Elle se fait d’habitude en courant et en partant de Sierre et présente un parcours très engagé : 31 km, 2200 mètres de montée, 800 de descente.
Nous avons pris les 15 derniers kilomètres avec une montée de 450 mètres et descente de 800…

Le funiculaire nous a fait faire les 500 mètres de dénivelé que nous n’avions aucune envie de parcourir.



Puis le sentier des Planètes. Magnifique chemin qui mène de Tignousa jusqu’à l’Hôtel Weisshorn et tout du long notre système solaire est représenté à l’échelle de un milliardième (http://www.randonature.ch/randonnee/sentiers-didactiques/valais/chemin-des-planetes). Très joli et instructif, à faire surtout avec des enfants.
Il fait un temps superbe, pas un nuage, le ciel est d’un bleu très profond et les mélèzes jaune-or.
En plus il souffle un vent chaud, le foehn, qui nous fait ressortir toutes les odeurs de la terre et des arbres.




Uranus







Croisons Uranus.











Premier arrêt grains-grains avec le Wildhorn et son glacier au loin, puis passage vers la planète Neptune toute proche de l’Hôtel Weisshorn.



Neptune

Passage vers la comète de Halley…

Comète de Halley


Puis beaucoup plus tard : Pluton. La plus belle. Il faut descendre pour l’approcher, le Loup n’en aura pas le goût et m’attendra patiemment.


Pluton


Je crève de faim, mais le Loup désire nous installer devant une tsigère où nous attaquerons le pique-nique dans les règles. Puis les paysages sont de plus en plus somptueux.



Poursuivons, avec la Dent Blanche majestueuse pour horizon.

La Dent Blanche


 La nature environnante est plus sauvage, les autres 4000 sont également visibles maintenant.



Le point le plus haut de notre parcours est atteint.
Vous avez déjà descendu 800 mètres de dénivelé pratiquement en courant ? Moi, oui !!!
Tout ça pour ne pas rater le car postal de 15h44….Alors que tout ce qui nous entoure est tellement beau, il faut le voir en courant. Bien sûr on aurait pu prendre le suivant mais il est à 17h44 (ça nous fait arriver à St-Luc vraiment très tard, c’est vrai). Mais en même temps les paysages d’automne sont éphémères, d’autant que la neige est annoncée dans 4 jours….


Mortecouille ! Je râle sec. Mon Loup qui n’est jamais compétitif me mène à un rythme d’enfer. Même plus le temps de faire des photos. Pour y parvenir tout de même, je lâche mes bâtons et photographie en marchant et le Loup les ramasse.



















Evidemment presque courir en descente n’est bon ni pour les genoux, ni pour nos pieds. Mes « Morton » se réveillent…
Nous arriverons juste à temps pour le car.
Pour se faire pardonner le Loup m’invite à manger la chasse au Restaurant de la Poste. Je ne suis pas « chasse », lui non plus, mais il a goûté au médaillon de chevreuil que fait Laurent et il a été conquis.
Comme d’habitude l’accueil est chaleureux. Manon et Emma jouent tranquillement dans un coin. Gladys nous installe. Le restaurant se remplit bien.
Et là c’est l’émerveillement. La salade est toujours délicieuse (j’en prendrai parfois même comme dessert tellement je l’apprécie !), mais le plat, alors là : chapeau !
Très bien servi, cuisson parfaite, une sauce goûteuse et les accompagnements …. inénarrables !


Le meilleur repas depuis longtemps. Merci Laurent, dorénavant j’attendrai le début de la chasse avec impatience !

11 oct. 2012

Pointe de Tourtemagne (3079 mètres) – 6 octobre 2012

Nous nous sommes levés vers 9h00. Il a fallu barder ensuite parce que le funiculaire à cette époque, il n’y en a pas toutes les dix minutes comme en hiver, mais toutes les heures. De plus nous avons eu de la chance, car nous croyions qu’il était à 11h00… et en fait il est parti à 10h50.




Il y a un peu de marcheurs. Plusieurs vététistes sont d’attaque pour dévaler « Tignouza ». Il fait très beau et chaud.




Nous marchons d’un bon pas sur le sentier des planètes que je vous ferai visiter une autre fois. Les arbres commencent à peine à jaunir, mais les rampants : myrtilles par exemple, sont rouge vif. Splendides.















Nous quittons ce sentier pour un autre, moins connu qui passe par un pierrier. Les marmottes se sont tues, elles ont commencé leur long sommeil d’hiver.
Nous débouchons dans le vallon du Tounô, malgré un mal de gorge débutant (merci à ma patronne qui hésite à se soigner), j’ai la forme.

J’allais oublier de vous dire un détail très important : j’ai perdu deux kilos (non je ne vous dirai pas mon poids, sachez juste qu’il y a deux kilos de moins !) suite à une intoxication alimentaire. En effet nous avons mangé du poisson en action de la Migros, le Loup ne l’a pas mangé en entier, il en avait assez. Moi j’ai voulu lui faire honneur parce que franchement j’ai de la chance, mon Loup il fait à manger tous les jours. Et je me suis retrouvée malade comme un chien, nauséeuse. En revanche les deux kilos en moins, ça j’adore et en montagne ça change tout.

Nous évitons le marais du Tounô en passant à gué sur les cailloux. Ne pas les rater sous peine de chaussures remplies d’eau !
Nous parvenons juste avant le lac du Tounô et nous installons pour un petit pique-nique. Pourquoi pas au lac, me direz-vous ? Parce qu’il y a des gens qui troublent trop la tranquillité du lieu. Nous aimons le calme quand nous sommes en pleine nature.



Puis les choses sérieuses commencent. Le Loup cherche un passage, parce qu’il n’y a pas de sente. Nous grimpons sec. C’est magnifique, nous voyons en contrebas le lac. L’herbe qui nous entoure est rase et brune, beaucoup de pierres partout. De temps à autre de toutes petites gentianes, minuscules, qui résistent tant bien que mal au froid et au vent glacial. Je respire mal, j’ai mal à la gorge, vraiment, ainsi qu’à un poumon (ce coup-ci c’est moi qui souffre du poumon). Le Loup propose que nous allions jusqu’au col, ce sera déjà pas mal.



Oui, mais une fois au col, on a aucune envie de redescendre. Nous poursuivons et allons de cairn en cairn. Nous arrivons sur l’arrête. J’ai un peu la tête qui tourne, tout ce vide partout. Puis progressivement je m’habitue. Le Loup  me fait asseoir et boire du thé.







Puis il reprend son sac. Je dois faire de même. J’ai un peu les fougnettes. Il me brusque, ne me laisse pas entrer dans la spirale de la peur. Pour ne pas m’effrayer davantage, il prend un itinéraire un peu à l’écart de l’arrête et tout va bien. Nous arrivons au premier cairn du sommet, je suis ravie, puis au second, je suis fière comme Artaban. J’ai réussi !!!

















 

Je regarde partout et trouve que c’est magnifique. J’ai fait des progrès, auparavant je voulais qu’on redescende illico presto, ce qui était très frustrant pour les autres ! Prenons des photos, la vue est splendide : la Dent Blanche, majestueuse, toute la couronne impériale.



Weisshorn et Bishorn, j'ai oublié de photographier la Dent Blanche !!!

 
Il fait un froid épouvantable depuis le col. J’ai mis sur moi tous les habits emportés et je grelotte. Le vent est tumultueux là-haut, il nous bouscule.
Le chemin du retour est entamé par un saut. Nous devons passer une faille profonde que nous avons évitée à l’aller en escaladant un bloc. Maintenant pour éviter la désescalade, il faut sauter. Le Loup y va en premier. Il prend son élan et arrive à pieds joints de l’autre côté. Moi j’hésite. Il me dit : « fais-le seulement si tu le sens ». Je le sens très moyen. Mais quand il dit « c’est la tête qui commande ». Alors ça, ça m’énergise, je prends mon élan et saute, mais pas à pieds joints et je réveille mes « Morton ». Le reste de la descente se fera facilement. Nous n’avons vu aucun animal, seulement des crottes de bouquetins. Dommage.






Puis retour. C’est long.
On a mal aux jambes. C’est long.
On reprend par la sente et par le pierrier. C’est long.
On ne passe pas par les cascades, c’est trop pentu et le Loup a mal aux genoux. C’est long.
On prend le sentier qui nous mènera à Chloro. C’est vraiment long.




Puis retour au chalet pour nourrir Chanel et lui donner son médoc et nous nous précipitons au Prilett pour un repas bien mérité.
Le Loup se régalera d’un hamburger, moi je prendrai la salade de chèvre chaud au miel, dont je raffole, mais malheureusement l’innovation du chef : les légumes au vinaigre, ne me plaira pas, trop de vinaigre. En revanche la rémoulade de céleri, ainsi que le fromage miellé, sont divins.

Nous aurons marché sept heures trente pour un dénivelé de 1000 mètres à la montée et (comme nous sommes redescendus jusqu'à St-Luc sans le funiculaire) de 1430 mètres à la descente. Sommes cuits !