31 oct. 2012

Cabane Moiry et montée au col (25 et 26 octobre 2012)

Les dernières belles journées d’automne sont annoncées avant une grosse dégradation de la météo. Nous décidons avec Jujunette de monter une dernière fois à Moiry avant que la route ne soit fermée pour l’hiver.

Tout le nécessaire est prêt pour passer la nuit là-haut, la cabane n’étant plus gardiennée. J’ai très envie d’emmener ma couette…Mais au vu du poids de mon sac, j’abandonnerai vite ce projet.

Nos baudriers étant à Genève, l'escalade du Pigne de la Lé est écartée, en revanche nous pourrons monter au col si les conditions le permettent.

Il fait un temps magnifique, chaud, ciel très bleu. Comme c’est une grosse période de vacances scolaires nous craignons qu’il y ait du monde à la cabane. Et vu le nombre de voitures au parking, j’ai presqu’envie d’abandonner et de rentrer au chalet. Heureusement le Loup n’en démord pas.
La montée se fait facilement jusqu’au passage resserré et plus raide, traversé par de l’eau. Tout est gelé.  Mais ça se passe  bien.
Et ….surprise : nous sommes seuls ! Génial !

Nous nous affairons tout de suite. Ouvrir les volets.



Puis le Loup fait du feu et moi je suis de corvée d’eau. Je remplis des marmites de neige propre, il n’y a pas d’eau courante là-haut.



Je fais beaucoup d’aller venue, une marmite de neige ça ne fait qu’une petite quantité d’eau une fois fondue.
Il fait encore jour et j’en profite pour me balader autour de la cabane. J’observe les alentours et ceux qui font des exercices sur le glacier.


















On se fait un petit apéro charcuterie et thé, remplissons le livre de cabane et prenons un bulletin de versement pour nous acquitter de notre nuitée de CHF 23,50 chacun.
Puis mettons les magnifiques pantoufles mises à notre disposition pour monter dans les dortoirs. Choisissons nos couchettes et les préparons.



Nous restons longtemps sur la terrasse, le paysage est tellement beau.

La préparation du repas mobilise le Loup à l’intérieur, je retourne dehors et ai la mauvaise surprise de voir un type sur la terrasse. A cette heure-là, il va rester c’est sûr. On se salue.
Je rentre prévenir le Loup.
Le type rentre aussi. Marmonne un vague bonjour, puis s’installe en nous tournant le dos. Génial !
Le Loup fait une tentative de discussion et lui propose de l’eau chaude, l’Autre répond à peine.
Super ! On va passer la soirée avec un type gai comme un furoncle…

Nos soupes et nos röstis sont prêts. Délicieux. Malgré l’ambiance un peu plombée, nous sommes bien. Je n’ai pas pris de lecture et le regrette, alors je lis tous les vieux journaux qui servent  à l’allumage du feu.

Finalement l’Autre nous demande s’il peut faire ses spaghettis. Ben oui  ! Et là miracle, il parle un peu. Nous dit qu’il est enseignant à Sion et que chaque fois qu’il en a l’occasion il vient en montagne. Il veut faire le Pigne de la Lé le lendemain.
Nous ressortons admirer la lune au-dessus du Pigne qui éclaire le glacier. Moment merveilleux.


A 20h00 nous nous sommes brossé les dents et montons nous coucher.
Le loup s’endort rapidement. Moi j’ai froid. Je suis tout habillée sous mes couvertures et je n’arrive pas à me réchauffer. Finalement je mettrais le bonnet en polaire de Papa en le rabattant sur mes yeux et là je fais ma nuit jusqu’à 8h30 le lendemain….

L’Autre est déjà parti.
Petit déjeuner pris, très simple : thé, Blévita et fromage.


Nous allégeons nos sacs et démarrons. Nos chevilles sont mises à rude épreuve. Croisons l’Autre qui revient de son Pigne, échangeons deux mots, finalement il doit être plus timide que désagréable, et poursuivons. J’entends du bruit. Deux chamois broutent les rares herbes…
Petit arrêt grains-grains et thé. J’ai trop chaud.  Deux marcheurs passent dans un cliquetis de bâtons.
Poursuivons en nous méfiant de la neige glacée et parvenons au col.



Fait pas chaud. Les deux marcheurs ont commencé la montée du Pigne.
Le temps change. Le Loup donne le signal du départ. Il neigeote. J’entends du bruit, mais ne voit rien. C’est mon Loup qui dénichera les 3 chamois qui remontent vers le col.
A  la cabane un couple d’Allemands est là. L’Autre a déjà repris ses affaires et est redescendu. Il ne s’est pas inscrit dans le livre de cabane. Pour un instituteur, c’est moche de ne pas s’acquitter de sa nuitée…. Pour n’importe qui d’ailleurs. Je suis déçue. Le Loup plus philosophe n’est pas étonné.
Nous mangerons et nettoierons bien tout ce que nous avons utilisé, fermerons les volets et départ. Le brouillard est là, la neige aussi. A un moment je vois un truc blanc qui saute en courant : une petite hermine en parure d’hiver avec le bout de la queue noire. Nous avons toujours de la chance, nous sommes toujours au bon endroit au bon moment.
Le reste se fera rapidement, les passages raides de glace sont bien évités par le Loup.
Chloro nous attend. Un arrêt café-pâtisserie au café des Alpes à Vissoie et rentrons chez nous.
Nous avons les jambes lourdes, une bonne douche et je me précipite sur Chanel pour lui donner son médoc. Part au jardin pas contente Chanelou, toute grinchonnette.  






2 commentaires:

  1. Je ne savais même pas qu'il existait des refuges ainsi, où le payement de la nuitée se fait à la confiance ! (nous ne faisons quasiment que des randonnées à la journée, pour éviter le portage)

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  2. En Suisse le système à la confiance se pratique encore. Dans le même genre d'idées nous avons des cassettes à journaux ouvertes à tous, avec une tire-lire à côté pour mettre les sous. Pour encore combien de temps.....

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