12 sept. 2012

Suite du pont du Jeûne Genevois… (9 et 10 septembre)

Après une journée de repos occupée à faire des courses, le ménage dans le chalet et le jardin, le Loup jamais à cours d’idées de balade, propose la cabane Chanrion, une cabane de notre section : la Genevoise.
Départ direction le barrage de Mauvoisin.



Il y a du monde, le dimanche les gens bougent.
Premier arrêt à l’hôtel de Mauvoisin qui a changé de propriétaire. Accueil agréable et dernier Rivella avant longtemps.









Montée vers le barrage, beaucoup de familles sur le sentier. Traversée du barrage, puis longeons le lac de Mauvoisin par les tunnels de la rive droite. De nombreuses cascades nous aspergent, comme nous sommes à l’ombre, nous sommes vite gelés et accélérons pour retrouver le soleil et …. Je fais une hypoglycémie : grains-grains obligatoires.












Ma forme est très moyenne. Jambes lourdes, Morton réveillé dans les deux pieds. Des points de côtés se font sentir, mais maintenant je sais comment les faire passer. J’ai plein de trucs :
-         Inspirer à fond, planter la main sur le point douloureux, se pencher en avant et expirer.
-         Prendre un caillou de taille moyenne et le serrer fort dans la main gauche ou droite selon le côté où se situe la douleur et ralentir. (On peut aussi le faire sans caillou, juste serrer le point).
-         On peut également ramasser un petit caillou, le garder dans la bouche et le suçoter, le succès est paraît-il total ???
-         Et le dernier truc de grand-mère : s’arrêter, ramasser un caillou, cracher dessus et le remettre à sa place ?????
Le  mieux étant encore de faire en sorte qu’ils n’apparaissent pas…
Malgré tout nous avons de l’entrain, et dès que la pente s’accentue, nous sommes débarrassés des hordes bruyantes de touristes et pouvons nous concentrer sur la nature qui nous entoure. Elle est de toute beauté. Le ciel est d’un bleu profond, comme souvent dans les journées d’automne. L’eau du lac est très limoneuse.
Le dénivelé pour atteindre la cabane n’est que de 500 mètres, mais je me demande bien combien nous avons fait de kilomètres…Heureusement le panorama nous enchante et nous aide à tenir le coup.
Il me faut une pause, le manque d’entraînement commence à se faire sentir. Une marmotte ! Je reprends du poil de la bête,  mais cela ne dure pas.
Tonnerre ! Il est où ce fichu col de Tsofeiret  (2643 mètres) ? J’ai mal partout et surtout j’en ai marre ! Parvenons à des lacs, je suis tellement crevée que je ne m’extasie plus.





Passage du col enfin ! L’autre côté : impressionnant. Ca me réveille. Je suis surprise et ai un peu peur de redescendre. Il fait frette, le vent souffle fort. J’y vais. Le Loup s’installe pour prendre des photos d’un Chaton trouillon. Mais tout va bien. Un fois dedans même pas peur !
C’est assez raide et très très sauvage donc très très beau. Nous avons la Pointe d’Otemma devant nous. Le Loup me signale qu’elle est facile. Tant mieux pour elle ! Et qu’il ira en repérage d’abord tout seul. J’ai peur pour lui !








Une autre marmotte ! Le drapeau de la cabane, enfin ! Nous y sommes (2462 mètres).





L’accueil du gardien est bourru, mais très sympa, celui de la gardienne : souriant, sympa aussi et celui de Parker, l’adorable chien que l’on voudrait emmener avec soi : hyper affectueux. Une bonne bière suisse, nous fera oublier nos peines.



Il y a déjà des gens qui sont attablés dehors, qui discutent de leurs prochaines étapes et ont fait leur lessive qui sèche au soleil. Ce sont ceux qui font le Tour des Combins. Ben moi, rien que de les écouter, je suis épuisée….Sont courageux. Le tour se fait en une semaine avec des dénivelés et des heures de marche que pour le moment je ne peux même pas entendre. Bravo à eux.
Nous nous installons dans notre dortoir. Chic des couettes ! Chic, on est peu nombreux !
Le Loup discute avec le gardien pour savoir si l’accès de la Ruinette est toujours faisable et dans quelles conditions. Identiques, lui répond-il. Et là je commence à avoir peur, je me dis que c’est pour une autre occasion ! Brr, après Otemma, la Ruinette…
Nous avons faim et attendons l’heure du souper avec impatience.
18h30. Chacun est à sa table. Nous mettons le couvert. Nous sommes avec deux Genevois qui font le Tour des Combins. Sont fort sympathiques et nous passons un excellent moment, vraiment. Le plus âgé est émerveillé devant le Loup qui a cette force tranquille des vieux montagnards.
Repas très bon. On se demande quand même toujours pourquoi les gardiens de toutes les cabanes s’évertuent à nous faire manger des trucs pétulants ? Moi je sais : c’est parce qu’ils ne dorment pas dans les dortoirs !
Toilette rapide, bonne surprise les toilettes et lavabos sont à l’intérieur. Super !
Dodo à 9h15. Je peine à m'endormir et pense à Papa qui avait tellement envie de passer une nuit dans un dortoir de montagne au Grand hôtel du Montenvers à Chamonix...
J’ai l’impression de ne pas dormir, mais le matin le Loup me dit que j’ai bien ronflé !?! Ah bon ?
Petit déjeuner, sac refait et nous partons pour la Fenêtre de Durand (2797 mètres), mais il faut d’abord redescendre d’environ 400 mètres, puis remonter.
Très petite forme. Mal partout. Envie d’y arriver : quasi nulle. En plus au préalable le Loup avait envisagé de faire le Mont Avril (3346 mètres). Option rapidement abandonnée au vu du moral des troupes ! Si nous arrivons à la Fenêtre on sera déjà bien contents.
Nous montons, sans regarder les autres du Tour qui grimpent vite. Décourageants ! Petits arrêts. On se dit qu’on verra quand on sera sur la crête, juste là…. Puis à ce rocher, juste là… Le Loup me demande fréquemment si je veux faire demi-tour. Et moi je ne veux pas être celle qui fait avorter le projet, alors je dis : non et j’attends que lui en prenne la décision, car je vois bien qu’il est aussi fatigué que moi et en plus il a mal à un poumon. Mais non, on n’abandonnera pas. L’idée que se soit l’autre qui doive dire d’arrêter nous sert d’émulation. Et bon an mal an, nous arrivons à cette Fenêtre.
Ce lieu est aussi appelé : le Sentier de l’Espoir. Durant la guerre entre 1942 et 1945, les guides firent passer d’Aoste en Suisse de nombreuses personnes. « Ciel étoilé » était le mot d’ordre convenu que les guides utilisaient pour rapporter un heureux passage. On raconte notamment le passage de Gianfranco Sarfatti qui échappa à la déportation en venant en Suisse. Puis retourna en Vallée d’Aoste avec le nom de bataille de « Gaddo » et participa à la lutte pour la libération.
Restons un moment en admiration devant tous les sommets qui nous entoure : le Mont Gelé, le Mont Avril, la Ruinette, la Pointe d’Otemma, le glacier du même nom.




Puis retour. Les jambes couinent. Le poumon du Loup lui fait mal. Nous ferons un pique-nique avec ce qui nous reste dans un cours d’eau. Nous sommes bien. Tellement bien.
Malheureusement il nous faut quitter cet endroit magique. Sommes en bas. Direction le Lac de Mauvoisin par le Pont de Lancet. Une marmotte ! Elle fait le guet sur un rocher, immobile.


Et là notre calvaire de montagnards pas entraînés commence…. C’est long, c’est monotone. En plus l'eau des torrents est noire. Il s'est passé quelque chose plus haut et les eaux limoneuses du lac deviennent à leur tour noires. Au bout d’un moment, franchement casse-pieds, au propre et au figuré. Puis lugubre. Passage de tunnels, avec des cascades d’eau. Fait froid, ça souffle…













Une grosse montée, puis on redescend pour prendre le dernier long tunnel. Sinistre.


Enfin nous arrivons vers Chloro. On se débarrasse vite fait de nos sacs et de nos chaussures et nous nous traînons jusqu’à l’hôtel de Mauvoisin pour deux cafés et une délicieuse tarte aux prunes. Et la chatte : Chaussette, se laissera caresser. Que du bonheur !










Retour chez Douchka où Chanel nous attend avec impatience. Nous ne pouvons jamais la laisser seule plus d'une nuit, car elle est bien malade et nous devons lui administrer tous les jours un traitement de gouttes contre l'urée. Ensuite repas rapide, douche, dodo, avec une chatoune ronronnante sur mes pieds.

3 commentaires:

  1. Bravo pour ces petites mises en jambe... et avec l'humour qui te caractérise, c'est que du bonheur à lire. As-tu su pourquoi l'eau est devenue noire?
    Le 7e

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. @Le 7e. Merci pour tes encouragements ;-)
    Non, nous n'avons pas su pourquoi l'eau était noire. Probablement une poche d'eau qui éclate et entraîne tout sur son passage.

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